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Quand on parle de presse automobile en France, impossible de passer à côté d’Auto Plus. Ce magazine hebdomadaire fait partie du paysage médiatique français depuis des décennies et reste aujourd’hui encore l’une des références incontournables pour tous les passionnés de voitures, mais aussi pour les automobilistes du quotidien cherchant des conseils pratiques. Mais qu’est-ce qui fait le succès d’Auto Plus ? Comment ce titre a-t-il réussi à traverser les époques et à s’adapter aux nouvelles habitudes de consommation ? Plongeons ensemble dans l’univers de ce géant de la presse auto française.

D’où vient Auto Plus et comment le magazine a-t-il évolué ?

L’histoire d’Auto Plus commence en 1988, lorsque le groupe Mondadori lance ce nouveau magazine automobile sur le marché français. À l’époque, la presse auto était déjà bien implantée avec des titres comme L’Auto-Journal ou L’Automobile Magazine, mais Auto Plus allait apporter quelque chose de différent : un format hebdomadaire accessible, un ton direct et des informations pratiques pour le grand public.

Le pari était audacieux. Proposer un magazine toutes les semaines dans un secteur où la majorité des publications étaient mensuelles représentait un défi logistique et éditorial considérable. Mais cette fréquence de parution allait devenir l’un des principaux atouts du titre. Les lecteurs pouvaient suivre l’actualité automobile presque en temps réel, avec des essais de voitures neuves, des informations sur les salons automobiles, et surtout, des dossiers pratiques sur l’entretien, l’achat d’occasion, et les bons plans.

Au fil des années, Auto Plus s’est imposé comme le leader de la presse automobile française. Le magazine a connu plusieurs changements de propriétaire. Après Mondadori, il est passé entre les mains du groupe Lagardère Active, puis a été racheté par le groupe Reworld Media en 2019. Malgré ces changements de direction, la ligne éditoriale est restée fidèle à sa promesse d’origine : offrir une information automobile complète, pratique et accessible à tous.

Que trouve-t-on exactement dans un numéro d’Auto Plus ?

Chaque semaine, Auto Plus propose un contenu dense réparti sur une centaine de pages environ. Le magazine se structure autour de plusieurs grandes rubriques qui ont fait sa réputation.

L’actualité automobile occupe naturellement une place centrale. On y découvre les nouveautés du marché, les annonces des constructeurs, les changements réglementaires qui impactent les automobilistes, et les tendances du secteur. Cette section permet de rester informé sur tout ce qui bouge dans le monde de l’auto, des véhicules électriques aux nouvelles normes environnementales.

Les essais de véhicules constituent le cœur du magazine. Chaque semaine, l’équipe de journalistes teste plusieurs modèles neufs et livre son verdict sans concession. Ces essais sont réputés pour leur exhaustivité : performances, consommation réelle, comportement routier, habitabilité, qualité de finition, rapport qualité-prix… Rien n’est laissé au hasard. Les lecteurs apprécient particulièrement le fait que ces tests ne se contentent pas de reproduire les données constructeurs, mais reflètent une vraie expérience sur route.

La rubrique occasion connaît un succès particulier. Auto Plus consacre régulièrement des pages entières aux voitures d’occasion, avec des guides d’achat par budget, des analyses de fiabilité, et les pièges à éviter lors de l’acquisition d’un véhicule de seconde main. Cette section répond à une vraie demande puisque la majorité des Français achètent leur voiture en occasion plutôt qu’en neuf.

Les dossiers pratiques traitent de sujets variés : comment négocier le prix d’une voiture, comprendre son contrat d’assurance auto, réaliser l’entretien basique de son véhicule, préparer sa voiture pour l’hiver, etc. Ces articles à forte valeur ajoutée transforment le magazine en véritable guide de référence.

Le marché de l’occasion présente des annonces sélectionnées par la rédaction, souvent avec des coups de cœur et des bonnes affaires repérées sur le territoire national.

Comment Auto Plus se distingue-t-il de ses concurrents ?

Le marché de la presse automobile française est compétitif, avec plusieurs titres qui se partagent l’attention des lecteurs. Alors comment Auto Plus parvient-il à tirer son épingle du jeu ?

La première différence réside dans la fréquence de parution. En étant hebdomadaire, Auto Plus offre une fraîcheur d’information que ne peuvent égaler les mensuels. Si un scandale éclate dans l’industrie automobile ou qu’un nouveau modèle particulièrement attendu sort en concession, les lecteurs d’Auto Plus en entendront parler rapidement.

Le positionnement éditorial joue également un rôle crucial. Là où certains magazines comme Automobile Magazine ou Sport Auto s’adressent plutôt aux passionnés avec un ton très technique et une focalisation sur les performances, Auto Plus vise un public plus large. Le magazine s’adresse autant au conducteur lambda qui veut choisir sa prochaine familiale qu’au passionné qui dévore tous les détails techniques. Cette approche grand public explique en partie les chiffres de diffusion impressionnants du titre.

L’indépendance éditoriale est régulièrement mise en avant par la rédaction. Auto Plus revendique une liberté de ton dans ses essais et n’hésite pas à pointer les défauts d’un véhicule, même si le constructeur est un annonceur important. Cette crédibilité est essentielle pour maintenir la confiance des lecteurs.

La dimension service distingue également Auto Plus. Le magazine ne se contente pas de parler de voitures pour le plaisir, il aide concrètement ses lecteurs dans leurs décisions d’achat et leur quotidien d’automobiliste. Les guides comparatifs par segment, les rappels sur les démarches administratives, les conseils juridiques en cas de litige avec un garagiste… tout cela crée une relation de proximité avec le lectorat.

Quel est le lectorat d’Auto Plus aujourd’hui ?

Comprendre qui lit Auto Plus permet de saisir la portée du magazine dans le paysage médiatique français. Selon les dernières études d’audience, Auto Plus touche chaque semaine plusieurs centaines de milliers de lecteurs, avec une moyenne d’environ 1,5 million de lecteurs par numéro si l’on compte la lecture répétée et le passage du magazine d’un lecteur à l’autre.

Le profil démographique montre une prédominance masculine (environ 75% des lecteurs sont des hommes), ce qui correspond assez bien à la répartition observée dans l’ensemble de la presse automobile spécialisée. L’âge moyen des lecteurs se situe autour de 50-55 ans, avec une forte représentation des catégories socioprofessionnelles moyennes et supérieures.

Mais attention à ne pas caricaturer ce lectorat. Si la cible historique d’Auto Plus correspond à l’homme de 45-60 ans, CSP+, propriétaire de sa voiture et intéressé par le renouvellement de son véhicule, le magazine attire également des profils plus jeunes, notamment grâce à sa présence digitale croissante. Les femmes représentent aussi une part non négligeable du lectorat, surtout sur les contenus pratiques et les guides d’achat.

Géographiquement, Auto Plus est diffusé sur l’ensemble du territoire français, avec une pénétration particulièrement forte dans les zones périurbaines et rurales où la voiture reste indispensable au quotidien. Les lecteurs parisiens sont proportionnellement moins nombreux, ce qui s’explique par une dépendance moindre à l’automobile en région capitale.

Comment Auto Plus s’est-il adapté à l’ère numérique ?

Comme toute la presse écrite, Auto Plus a dû négocier le virage du numérique. Le magazine ne pouvait pas se contenter de son format papier face à l’explosion d’internet et des nouveaux modes de consommation de l’information.

Le site web autoplus.fr est devenu un pilier de la stratégie digitale. Lancé il y a plus de 20 ans, il a considérablement évolué pour proposer aujourd’hui un véritable média en ligne avec des contenus quotidiens : actualités, essais vidéo, fiches techniques de milliers de modèles, simulateurs de crédit auto, comparateurs de prix, etc. Le site attire plusieurs millions de visiteurs uniques chaque mois, dépassant largement l’audience du magazine papier.

Les réseaux sociaux constituent un autre axe de développement. Auto Plus possède des comptes actifs sur Facebook, Instagram, Twitter et YouTube, où la marque partage du contenu exclusif, des vidéos d’essais, et interagit directement avec sa communauté. La chaîne YouTube notamment connaît un beau succès avec des tests filmés qui complètent les articles écrits.

L’offre d’abonnement numérique permet aux lecteurs d’accéder au magazine en version digitale, sur tablette ou smartphone. Cette formule séduit particulièrement les plus jeunes et ceux qui voyagent beaucoup, puisqu’elle évite d’avoir à transporter des magazines papier.

Auto Plus a également développé des applications mobiles proposant des services pratiques comme l’évaluation de la cote Argus d’un véhicule, la recherche d’annonces d’occasion géolocalisées, ou encore des alertes personnalisées sur les modèles qui intéressent l’utilisateur.

Quelle est la crédibilité des essais Auto Plus ?

C’est une question légitime que beaucoup de lecteurs se posent : peut-on vraiment faire confiance aux essais publiés dans Auto Plus ? La réponse demande quelques nuances.

D’un côté, Auto Plus bénéficie d’une équipe de journalistes expérimentés qui testent des centaines de véhicules chaque année. Ces professionnels connaissent parfaitement le marché automobile et savent déceler les forces et faiblesses d’un modèle. Leurs essais s’appuient sur des critères objectifs (mesures de performances, consommations relevées, etc.) et subjectifs (ressenti de conduite, confort perçu, etc.).

Le magazine utilise également des protocoles de test standardisés qui permettent de comparer les véhicules entre eux sur une base commune. Par exemple, les consommations sont mesurées sur des parcours identiques, mixant ville, route et autoroute, ce qui donne une vision plus réaliste que les seules données WLTP des constructeurs.

L’indépendance éditoriale revendiquée par la rédaction est régulièrement mise à l’épreuve. Il est vrai qu’Auto Plus n’hésite généralement pas à critiquer un véhicule décevant, même si le constructeur est un annonceur. On trouve régulièrement dans le magazine des essais pointant des défauts importants : finitions médiocres, prix excessif, moteur poussif, comportement routier perfectible, etc.

Cependant, comme pour toute publication financée en partie par la publicité, il existe une tension naturelle entre l’exigence journalistique et les intérêts commerciaux. Les constructeurs automobiles représentent une source importante de revenus publicitaires pour le magazine. Cette réalité économique peut parfois influencer, consciemment ou non, le ton des articles. C’est une limite commune à l’ensemble de la presse automobile spécialisée, pas spécifique à Auto Plus.

La meilleure approche pour le lecteur consiste probablement à croiser les sources : lire plusieurs essais du même véhicule dans différents magazines, consulter les avis de propriétaires sur les forums, et si possible, effectuer un essai personnel avant tout achat important.

Comment a évolué le marché de la presse automobile en France ?

Pour comprendre la position d’Auto Plus, il faut replacer le magazine dans le contexte plus large de l’évolution de la presse automobile française.

Dans les années 1980-1990, la presse auto connaissait son âge d’or. Les ventes de magazines atteignaient des sommets, avec plusieurs titres dépassant les 300 000 exemplaires par numéro. Les Français étaient passionnés par l’automobile, et les magazines représentaient la principale source d’information sur les nouveautés, les essais, et les conseils d’achat.

Les années 2000 ont marqué un premier tournant avec l’arrivée d’internet. Les sites automobiles ont commencé à proposer des contenus gratuits, des essais vidéo, et une réactivité impossible pour le papier. Les ventes de magazines ont progressivement décliné, obligeant les éditeurs à repenser leur modèle économique.

La dernière décennie a accéléré cette transformation. Plusieurs titres historiques ont disparu ou fusionné. La presse automobile papier a perdu une partie importante de ses lecteurs, particulièrement chez les jeunes générations qui consomment l’information principalement en ligne. Les magazines ont dû investir massivement dans le digital pour survivre.

Aujourd’hui, Auto Plus navigue dans ce marché en mutation en s’appuyant sur plusieurs piliers : son magazine papier qui conserve une audience fidèle, son site internet qui capte un public plus large et plus jeune, et ses présences sur les réseaux sociaux et YouTube qui lui permettent de toucher de nouvelles audiences.

Quels sont les principaux concurrents d’Auto Plus ?

Le paysage de la presse automobile française compte plusieurs acteurs établis, chacun avec son positionnement spécifique.

L’Auto-Journal, créé en 1950, représente le doyen de la presse auto française. Ce mensuel s’adresse plutôt aux acheteurs potentiels avec une forte dimension conseil et guide d’achat. Son ton est posé et son approche très méthodique dans les comparatifs.

L’Automobile Magazine, lancé en 1946 sous le nom de « L’Automobile », vise un public plus passionné et CSP++. Le magazine met l’accent sur le plaisir de conduite, les voitures de sport et de luxe, avec une qualité rédactionnelle et photographique premium.

Sport Auto se concentre exclusivement sur la performance et la compétition. Ce mensuel s’adresse aux vrais passionnés de vitesse, avec des essais poussés sur circuit, des chroniques de sport automobile, et une approche très technique.

Action Auto Moto (anciennement Auto Moto) adopte un positionnement populaire similaire à Auto Plus, mais avec moins de pages et une approche parfois plus sensationnaliste. Le magazine couvre aussi l’univers de la moto, ce qui le différencie.

Sur le plan digital, la concurrence s’est élargie avec l’émergence de pure players comme Caradisiac, Largus.fr, ou encore AutoMoto.com. Ces sites 100% en ligne bénéficient d’une réactivité maximale et de coûts de structure plus faibles que les titres historiques.

Les chaînes YouTube spécialisées représentent aussi une nouvelle forme de concurrence. Des créateurs indépendants comme Vilebrequin, Le Vendeur, ou encore Seb’auto proposent des essais décalés qui séduisent particulièrement les jeunes audiences, loin du format traditionnel des magazines.

Comment fonctionne le modèle économique d’Auto Plus ?

Comprendre comment Auto Plus génère ses revenus permet de saisir les enjeux et contraintes du magazine.

Les ventes en kiosque et par abonnement constituent la première source de revenus. Un numéro d’Auto Plus se vend environ 2,50 à 3 euros en kiosque. Les abonnements annuels (52 numéros) sont proposés à tarif préférentiel, généralement autour de 80-100 euros par an selon les offres promotionnelles. Cette politique d’abonnement permet de fidéliser les lecteurs et de garantir un revenu récurrent.

La publicité représente la seconde source majeure de revenus. Les constructeurs automobiles, les équipementiers, les compagnies d’assurance, les sociétés de crédit, et tous les acteurs de l’écosystème automobile investissent dans les pages publicitaires du magazine. Un encart pleine page dans Auto Plus peut coûter plusieurs milliers d’euros, selon le positionnement dans le magazine.

Les revenus digitaux prennent une importance croissante. Le site autoplus.fr génère des revenus publicitaires via l’affichage de bannières et de contenus sponsorisés. Le trafic important du site (plusieurs millions de visiteurs mensuels) en fait un support attractif pour les annonceurs. Des revenus sont également générés par l’affiliation : quand un lecteur clique sur une annonce de voiture d’occasion et finalise un achat, Auto Plus touche une commission.

Les partenariats et événements complètent le dispositif. Auto Plus organise ou participe à des salons automobiles, des événements de lancement de nouveaux modèles, et peut nouer des partenariats avec des marques pour des opérations spéciales.

Ce modèle économique mixte permet à Auto Plus de maintenir son équilibre financier malgré la baisse structurelle des ventes de presse papier. La diversification des sources de revenus, notamment vers le digital, est cruciale pour assurer la pérennité du titre.

Quelles sont les rubriques stars qui font le succès d’Auto Plus ?

Certaines sections du magazine rencontrent un succès particulier auprès des lecteurs et contribuent fortement à l’identité d’Auto Plus.

« Le match » met régulièrement en concurrence plusieurs véhicules d’un même segment pour déterminer lequel offre le meilleur rapport qualité-prix. Ces comparatifs très attendus influencent réellement les décisions d’achat. Par exemple, un match opposant trois SUV compacts familiaux (Peugeot 3008, Renault Austral, Volkswagen Tiguan) donnera des arguments concrets aux lecteurs hésitant entre ces modèles.

« Les 100 voitures les plus vendues » est un classement mensuel que les lecteurs consultent religieusement pour connaître les tendances du marché français. Voir quelle voiture domine les ventes, quels modèles progressent ou déclinent, donne une vision claire des préférences des Français.

« L’enquête fiabilité » compile chaque année les données sur la fiabilité des différentes marques et modèles, en s’appuyant sur les témoignages de milliers de propriétaires. C’est devenu une référence pour anticiper les éventuels problèmes mécaniques avant un achat.

« La cote occasion » publiée chaque semaine permet aux lecteurs d’estimer la valeur de leur véhicule ou de vérifier qu’un prix demandé est cohérent avec le marché. Cette rubrique est particulièrement consultée au moment de revendre ou d’acheter une voiture d’occasion.

« SOS Auto Plus » est un courrier des lecteurs où l’équipe répond aux questions pratiques des automobilistes : litiges avec un garagiste, problème technique inexpliqué, conseil pour un achat spécifique… Cette rubrique crée un lien direct avec les lecteurs et prouve l’utilité concrète du magazine.

Comment les essais Auto Plus influencent-ils les ventes de voitures ?

L’impact réel d’Auto Plus sur le marché automobile français est difficile à quantifier précisément, mais il existe des indices tangibles de l’influence du magazine.

Les constructeurs automobiles accordent une grande importance aux essais Auto Plus. Le magazine fait partie des médias prioritaires lors du lancement d’un nouveau modèle. Les services de presse des marques surveillent attentivement les notes et commentaires attribués à leurs véhicules, conscients que des centaines de milliers de lecteurs vont découvrir leur nouveau modèle à travers cet essai.

Certains concessionnaires rapportent que des clients arrivent en concession avec un numéro d’Auto Plus sous le bras, ayant repéré un modèle particulier dans le magazine. Les essais servent alors de base de discussion et d’argumentation commerciale. Un essai élogieux peut générer des demandes d’essai routier supplémentaires en concession.

À l’inverse, un essai sévère peut réellement nuire aux ventes d’un modèle, du moins temporairement. Si Auto Plus pointe des défauts majeurs (consommation excessive, finition décevante, prix exagéré), cela peut freiner les ardeurs de potentiels acheteurs. Les services marketing des constructeurs redoutent particulièrement les mauvaises notes qui risquent d’être partagées et commentées sur les forums et réseaux sociaux.

L’effet reste néanmoins à relativiser. Un essai, même très positif ou très négatif, ne fait pas tout. Le prix, les offres promotionnelles du moment, la disponibilité des stocks, le réseau de concessionnaires, l’image de marque globale… de nombreux facteurs influencent la décision d’achat finale. Auto Plus constitue une source d’information parmi d’autres dans le parcours client.

Quel avenir pour Auto Plus dans un monde automobile en mutation ?

Le secteur automobile traverse actuellement une transformation sans précédent avec l’électrification, l’autonomisation progressive des véhicules, et l’évolution des usages (autopartage, mobilité douce, etc.). Comment Auto Plus aborde-t-il ces changements profonds ?

Le magazine a progressivement adapté son contenu pour couvrir massivement les véhicules électriques et hybrides. Alors qu’il y a dix ans, un essai de voiture électrique était exceptionnel, c’est devenu quotidien aujourd’hui. Auto Plus aide ses lecteurs à comprendre cette transition : autonomie réelle, temps de recharge, coût d’usage, aides gouvernementales, installation d’une borne à domicile… Tous ces nouveaux sujets sont traités régulièrement.

La nouvelle réglementation environnementale (zones à faibles émissions, bonus-malus écologique, interdiction progressive du thermique) nécessite aussi un accompagnement pédagogique. Auto Plus explique les implications concrètes de ces mesures pour les automobilistes français et les aide à anticiper leurs futurs achats.

Le développement des services de mobilité (autopartage, covoiturage, vélos et trottinettes électriques) pourrait à terme réduire le besoin de posséder une voiture, particulièrement en ville. Auto Plus a commencé à élargir son spectre éditorial pour couvrir ces nouvelles formes de mobilité, même si la voiture individuelle reste au cœur du magazine.

La digitalisation continuera de s’accélérer. Auto Plus devra renforcer son positionnement en ligne pour rester pertinent auprès des jeunes générations qui ne connaissent pas forcément le magazine papier. Les formats vidéo, les podcasts, les contenus interactifs… toutes ces formes de contenus devront se développer.

Enfin, la concurrence des pure players et des YouTubeurs obligera Auto Plus à se différencier encore davantage. La marque devra capitaliser sur son expertise historique, sa crédibilité, et sa capacité à produire des contenus de référence pour justifier son positionnement premium par rapport à des contenus gratuits disponibles partout sur internet.

Comment Auto Plus a-t-il traversé les crises du secteur automobile ?

L’histoire d’Auto Plus est jalonnée de crises qui ont secoué le secteur automobile, et le magazine a su s’adapter à chacune d’entre elles.

La crise financière de 2008-2009 a provoqué un effondrement du marché automobile français, avec des ventes en chute libre. Auto Plus a alors renforcé ses contenus sur l’occasion et les petits budgets, répondant aux préoccupations économiques de ses lecteurs. Le magazine a également développé ses guides pratiques pour aider à faire durer sa voiture plus longtemps.

Le Dieselgate (2015) a bouleversé la perception des motorisations diesel. Auto Plus a joué un rôle d’information en expliquant les enjeux techniques et sanitaires du scandale, tout en accompagnant les lecteurs dans leurs interrogations : fallait-il encore acheter un diesel ? Quelles alternatives ? Le magazine a adopté une position équilibrée, sans diaboliser ni défendre systématiquement cette motorisation.

La crise sanitaire de 2020-2021 a paralysé momentanément le secteur avec la fermeture des concessions et l’arrêt de la production. Les ventes de magazines papier ont souffert de la fermeture des points de vente, mais le site autoplus.fr a connu une forte hausse de fréquentation avec des audiences confinées consommant massivement du contenu en ligne.

La crise des semi-conducteurs (2021-2023) et les délais de livraison interminables ont modifié les attentes des lecteurs. Auto Plus a adapté son contenu pour traiter des pénuries, des augmentations de prix, et des alternatives pour ceux qui ne pouvaient attendre leur voiture neuve des mois durant.

Chacune de ces crises a confirmé l’utilité d’un média expert capable d’éclairer les automobilistes sur des situations complexes et mouvantes. Cette capacité d’adaptation explique en partie la longévité d’Auto Plus sur un marché médiatique pourtant impitoyable.


Auto Plus incarne plus qu’un simple magazine automobile. C’est devenu au fil des décennies une véritable institution de la presse française, un compagnon hebdomadaire pour des centaines de milliers de passionnés et d’automobilistes pragmatiques. Dans un monde où l’information gratuite est partout accessible, le titre continue d’exister en proposant une expertise, une méthodologie, et une crédibilité que seuls des professionnels expérimentés peuvent garantir. Certes, le magazine doit constamment se réinventer face aux bouleversements technologiques et aux nouveaux usages, mais il conserve une place unique dans le paysage médiatique automobile français. Pour quiconque s’intéresse de près ou de loin à l’automobile en France, Auto Plus reste une référence incontournable, que ce soit en version papier ou numérique. Et ça, ce n’est pas près de changer.